De plus en plus de produits « verts » sont développés par, très souvent, de grosses multinationales qui voient dans le regain de conscience écologique une manne financière importante. Or, comment faire le tri sur ce qui est réellement écologique de ce qui ne l’est pas ? Cela devient cornélien quand les publications scientifiques elles-mêmes ne sont pas catégoriques.

Prenons un premier exemple : les ampoules basses-consommations, qui sont vantées dans divers médias et dont l’utilisation va devenir quasiment obligatoire du fait de l’interdiction progressive des ampoules à filament « classiques ». Cet abandon à été voté le 8 Décembre 2008 par les Etats membres de l’UE et commencera à compter du 1er Septembre 2009 pour devenir total en 2012 [1]. Certains se félicitent déjà de la clairvoyance de nos élus Européens, mais cette mesure s’inscrit elle réellement dans un souci écologique ? Certaines études tendent à prouver que les ampoules basses consommation (ou fluocompactes) n’ont pas que des avantages, et sont même très loin d’être écologiquement viables. En effet, elles contiennent près de 5mg de Mercure, métal lourd extrêmement polluant et comportant des risques pour la santé [2]. De plus, on ne connait toujours pas les risques sanitaires liés à l’émission de rayonnement électromagnétiques et d’UV de ces ampoules [3] [4]. Les ampoules classiques étant amenée à disparaitre, on peut se demander si le jeu en vaut la chandelle. Enfin, il est important de noter que la durée de vie des ampoules fluocompactes est très limitée en cas d’allumage à répétition (salle de bain, toilettes, cuisine), sachant qu’elles coûtent 10 à 15 fois plus qu’une ampoule classique et durent aussi longtemps dans ce type de pièce, qu’en est il de l’économie d'argent et d’énergie ?

Un deuxième exemple très en vogue actuellement et qui peut être soumis à des critiques provient de tous les produits dits « bio ». Dans un premier temps, il faut bien se rendre compte que « bio », ne veut pas forcément dire durable car cette appellation est vite devenue une autre stratégie commerciale pour les industriels. Certains produits de lavages alternatifs, comme les noix rhita [5] par exemple, ne possèdent pas que des avantages. Bien que très respectueuses de l’environnement puisque beaucoup moins polluantes que les lessives classiques, il ne faut pas oublier que la plupart de ces noix sont encore importées d’Inde ou du Népal, et même sous un label « AB », ce sont des produits d’importation polluants du fait du transport. En ce qui concerne les produits alimentaires bio, là encore les études divergent dans leurs conclusions. Quand les chercheurs de la London School of Hygiene & Tropical Medicine ne trouvent aucune différence dans les apports nutritionnels entre les produits issus de l’agriculture biologique et conventionnelle, certains crient au lobbying des grands groupes non biologiques tels que Monsanto et autres (qui pour la plupart financent ces études). Il ne faut tout de même pas oublier que les produits issus de l’agriculture biologique contiennent beaucoup moins de pesticides et autres éléments nocifs pour l’organisme. D’un point de vue nutritionnel donc, aucune différence, mais un gouffre sépare ces deux types de production du point de vue environnemental [6].

Bien qu’il soit indéniable qu’un changement de mode de consommation et de production est nécessaire à la sauvegarde de la planète, il est plus qu’important de vérifier l’origine et les risques liés à tous ces produits « verts » si l’on veut avoir un impact écologique amoindri au quotidien ! Encore une fois donc, se renseigner et recouper les informations est une étape préliminaire essentielle pour une consommation « sensée », à la bonne vôtre !


[1] http://fr.wikipedia.org/wiki/Lampe_%C3%A0_incandescence_classique

[2] http://fr.wikipedia.org/wiki/Mercure

[3] http://fr.ekopedia.org/Ampoule_fluocompacte

[4] http://www.criirem.org/images/docs/lbc_arcacriirem_mise_en_garde_08-2007.pdf

[5] http://www.mon-univers-bio.fr/lessive-/-assouplissant-60/noix-de-lavage-ecologique-204.html

[6] http://www.lemonde.fr/planete/article/2009/07/31/une-etude-britannique-remet-en-cause-les-avantages-de-l-alimentation-bio_1224594_3244.html